Définir la classe de risques (ou d’emplois)
Pour évaluer les risques de dégradation des bois et les traitements éventuels de préservation qui en découlent, on identifie 5 classes de risques, déterminés selon la destination de l’ouvrage.
En matière de construction, les bois couramment utilisés en intérieur présentent peu de risques et ils appartiennent donc aux classes 1 et 2. À l’extérieur, les bois sont plus sujets aux dégradations et ils relèvent des classes 3 et 4 (voire 5 s’il y a un contact permanent avec l’eau de mer).
Classes de risques | Situation du bois en service dans l'ouvrage | Exemples d'emplois du bois |
1 | Bois sec, dont l'humidité esttoujours inférieure à 20% | Menuiseries intérieures à l'abri de l'humidité : parquets, escaliers intérieurs, portes, etc. |
2 | Bois sec, mais dont l'humidité peutoccasionnellement dépasser 20% | Charpente, ossatures correctement ventilées en service. |
3 | Bois dont l'humidité estfréquemment supérieure à 20% |
Toutes les pièces de construction ou menuiseries extérieures verticales soumises à la pluie : bardages, fenêtres, etc. Pièces abritées, mais en atmosphère condensante. |
4 | Bois dont l'humidité esttoujours supérieure à 20% | Bois horizontaux en extérieur (balcons, coursives) et bois en contact avec le sol ou une source d'humidification prolongée ou permanente. |
5 | Bois en contact permanent avec l'eau de mer | Piliers, pontons, bois immergés |
Durabilité naturelle ou traitement ?
Les essences de bois sont utilisables soit sans traitement (mais purgée d’aubier) si elles possèdent une durabilité naturelle suffisante face aux attaques biologiques, soit en appliquant un traitement de préservation adapté (traitement par trempage, autoclave, haute température, oléothermie, ...).
Durabilité naturelle
Dans le cadre d’un bardage bois mis en œuvre sans traitement, le bois tendra vers une coloration grisâtre qui n’altère en rien sa durabilité et ses performances mécaniques puisqu’elle ne concerne que l’aspect esthétique.
Traitements
Classes de risques | Nature des produits | Procédés de traitement |
1 et 2 | Produits en phase solvant | Trempage court |
Aspersion sous tunnel | ||
Autoclave double-vide | ||
Badigeonnage | ||
Produits hydrodispersables | ||
Trempage court | ||
Aspersion sous tunnel | ||
Badigeonnage | ||
3 | Produits en phase solvant | Trempage court |
Autoclave double-vide | ||
Produits hydrosolubles (type CCB) | Autoclave vide-pression | |
4 | Produits hydrosolubles (type CCB) | Autoclave vide-pression |
Produits huileux naturels (créosote) | Autoclave vide-pression | |
5 | Produits hydrosolubles (type CCB) | Autoclave vide-pression |
Trempage court : immersion complète des pièces de bois supérieure à 3 minutes avec une pénétration du produit par capillarité.
Badigeonnage : application du produit par badigeonnage
Aspersion sous tunnel (ou pulvérisation) : application du produit par aspersion
Autoclave vide-pression : vide initial pour chasser l’air des cellules, puis pression pour faire pénétrer le produit dans le bois jusqu’à saturation. Vide final pour ré-essuyer le bois.
Autoclave double-vide : variante du procédé précédent où la phase de pression est remplacée par un trempage à pression atmosphérique.
Haute température : cuisson du bois à des températures pouvant atteindre 240°C
Oléothermie : imprégnation en profondeur du bois par un mélange d'huiles végétales et d'adjuvants naturels chauffé à basse température (<150°C)