Prévention

La gestion de crise commence bien avant la crise, par un dispositif d’alerte et d’information en cas de prévision de phénomène météorologique dangereux. Ce dispositif permet de mettre en place des mesures de prévention, afin de permettre aux hommes de se mettre en sécurité.


L’évaluation des dégâts, la gestion de la mobilisation, du transport et du stockage des bois peuvent également être réfléchis par avance, afin de ne pas se précipiter dans des actions peu cohérentes.
 

Mobilisation des professionnels

En répertoriant les professionnels de la filière sur le territoire alsacien, il est nécessaire de définir les rôles de chacun en cas de nouvelle crise. Un questionnaire adressé aux Entrepreneurs de Travaux Forestiers (ETF) en août 2009 a permis de recenser certaines entreprises régionales, ainsi que le matériel dont elles disposent.

Priorités d'exploitation


Suite à cela, la mobilisation doit être coordonnée en fonction : 

  • les essences prioritaires, selon leur durabilité naturelle face aux champignons lignivores et même aux agents de bleuissement (dégradation esthétique). 
  • le type de dégâts : un arbre penché ou légèrement déraciné se conservera davantage qu’un arbre dont les racines ne sont plus en contact avec le sol. Attention cependant aux blessures (écorçages, ébranchages) qui peuvent engendrer une pourriture rapide.
  • le degré de dissémination : l’humidité du bois étant une condition majeure de l’apparition d’une biodégradation, des arbres exposés au soleil sont plus sensibles.
  •  Aspects environnementaux : Ex : respect des clauses des zones de protection
  • Conditions du sol : les cloisonnements d’exploitation sont nécessaires pour limiter l’impact des engins sur le tassement. Sur sol limoneux, sensible à ce phénomène, l’exploitation pourra être envisagée uniquement en cas de conditions climatiques favorables (gel ou période sèche).

Un plan phytosanitaire doit donc venir en complément d’un plan tempête, afin d’éviter des dégâts massifs ultérieurement. Pour cela, plusieurs actions sont possibles : 

  •  Accentuer le nettoyage (Ex : broyage des rémanents)
  • Traitement des piles de bois bord de route
  • Traitements des plants forestiers  (nécessite une autorisation pour les produits phytosanitaires, en cours d’homologation en France)
  • Report des éclaircies et dépressages pour se concentrer sur l’évacuation des chablis.

 

Potentiel de transformation   

Les volumes de chablis qui ont pu être identifiés et transportés doivent pouvoir être transformés rapidement. 

D’une manière générale, les scieries alsaciennes consomment environ 1 600 000 m3 de grumes par an (données 2008). En plus de ce potentiel, les scieries allemandes, à proximité de la frontière alsacienne représentent plus de 1 250 000 m3 de sciages par an. 

Enfin, mentionnons l’industrie papetière, dont l’unité principale en Alsace consomme 500 000 m3équivalent grumes par an.

 

Imagerie satellite

Afin de pouvoir quantifier les dégâts occasionnés par une tempête, il est nécessaire de connaître la ressource initiale. 

La description des peuplements est périodiquement faite par l’IFN (Inventaire Forestier National), mais ne se révèle pas assez précise pour une petite échelle géographique. 
C’est pourquoi des images satellites sont actuellement récupérées du satellite SPOT par l’organisme SERTIT, afin d’inventorier l’ensemble de la surface forestière des 2 départements alsaciens. Ces images pourront être complétées par le satellite Pléiade, lancé par le CNES au début de l’année 2010. 

Ces images sont ensuite analysées, et constituent l’état de référence (ou état « zéro »). Par ailleurs, ces images permettent de distinguer les espaces forestiers, et parmi eux les peuplements feuillus des résineux, afin d’être intégrées dans un Système d’Information Géographique (SIG).
 

Pourquoi effectuer ces images ?

 

Lors de la survenue d’un évènement climatique, l’estimation des dégâts se fait nécessairement par comparaison avec un état dit « zéro », représentant la forêt telle qu’elle était constituée dans une période « normale ». 

Ainsi, une prise d’images actuelle permettra de connaître cet état sur toute la région et sera réalisé en 2011.

 Si une tempête se produit, une acquisition d’images consécutive sera réalisée pour pouvoir comparer avec « l’état zéro » et avoir une première estimation des dégâts. Ces connaissances constituent un travail prioritaire, qui guide notamment les opérations de mobilisation à mener et permet de définir l’évolution des cours du bois.  

 

Conditions d’utilisation

La prise d’images doit être réalisée :

  •  en l’absence de couverture nuageuse,
  • à des saisons différentes,
  • en lumière visible plutôt qu’en images radar, en raison de leur faible précision dans les zones de relief. 

Le satellite avec lequel ce travail est effectué est nommé SPOT 5. Cependant, ces images doivent être retravaillées avant interprétation : 

  • distinction entre peuplements feuillus/résineux,
  • intégration du relief,
  • etc.

 

Les potentialités

Les résultats escomptés sont notamment le taux de dégât par surface, qu’il sera possible de coupler avec une base de données des peuplements pour estimer les volumes de chablis correspondant.

Mais, si ces images servent à l’analyse des dégâts de tempête, elles pourront aussi être utilisées dans d’autres situations : analyse du couvert forestier et détermination des coupes, suivi du foncier forestier, etc. 

Concrètement, les images peuvent être incluses dans des couches informatiques via un Système d’Information Géographique (SIG). Une mise en ligne sur le Ser.FA sera aussi réalisée. L’accès à ce serveur se fait via le lien suivant : http://www.fibois-alsace.com/fr/acces-au-serfa/acces-au-ser-fa.html

 

Aires de stockage

La quantité de chablis suite à une tempête nécessite l’activation d’aires de stockage. Ces places doivent être prédéfinies pour pouvoir accueillir un certain volume de bois et le préserver dans l’attente de sa transformation. 

Ainsi, il faut définir quelles anciennes zones peuvent être réutilisées, mais aussi trouver de nouveaux espaces pouvant être convertis en aires de stockage.

Pour établir une aire de stockage, le site pressenti doit être :

  • situé en dehors d’une zone inondable,
  • accessible par les transporteurs, quelles que soit les conditions météorologiques,
  • protégé du vent,
  • raccordé à l’eau,
  • raccordé à l’électricité,
  • proche d’une entreprise de transformation du bois,
  • contrôlable par un organisme de surveillance.


L’ONF a été mandaté pour effectuer ce travail et les propositions seront disponibles prochainement.

Une fois le travail de prospection effectué, les zones définies doivent être activées et rendues opérationnelles. 
Pour plus d’informations, consulter le document de l’AFOCEL, CEMAGREF, et le laboratoire d’économie forestière de l’ENGREF, datant de 2002, intitulé « Stockage des bois par aspersion : aspects réglementaires, techniques et économiques ».
Consulter aussi l’arrêté du 03 Avril 2000.